Inauguration de la Classe Défense : les élèves de 3e5 et l’Ecole du Val-de-Grâce
Pour la deuxième année consécutive , le Collège Charles Péguy développe un partenariat avec l’École militaire du Val-de-Grâce. La classe de 3e5, « Classe Défense » du Collège a pu rencontrer son unité partenaire peu avant le 11 novembre, date d’autant plus significative à ce stade de progression du programme d’histoire.
Les élèves ont abordé la thématique de l’année, « Médecine militaire, civils et engagement citoyen » au cours deux journées dédiées : une visite de l’exposition « Infirmières. Héroïnes silencieuses de la Grange Guerre » au Musée de la Grande Guerre, et une visite de l’École du Val-de-Grâce et du Musée du Service de santé des armées.
L’exposition du Musée de Meaux permet une première découverte de la vie au front et du Service de santé des Armées par le prisme de l’histoire des femmes (quotidien des femmes engagées, diversité de leurs statuts) et des professions de santé (exercice de leurs fonctions, tenues, figures professionnelles, structures sanitaires, spécificités des soins dans un contexte conflictuel). Le parcours de Nelly Martyl, surnommée la « fée de Verdun » a retenu leur attention. Par patriotisme et esprit charitable, la chanteuse d’Opéra Nelly Martyl s’engage dès 1914 auprès de l’Union des Femmes de France. En 1916, elle rejoint le front de Verdun où elle investit le « théâtre du front ». Devenue sergent honoraire, elle est affectée au service chirurgical de l’hôpital mixte de Bar-le-Duc comme infirmière major. La muséographie permet de s’intéresser à l’histoire des techniques via les objets présentés dont un autoclave (appareil servant à stériliser les instruments médicaux) à la taille impressionnante. Les nombreux objets ayant appartenus à Sidonie Pacquet, infirmière de la Société de Secours aux Blessés militaires, comme sa tenue de sortie, son brassard d’infirmière, son Livret d’infirmière donnent chaire à cette jeune infirmière bénévole rapidement promue infirmière-major, à la tête d’une salle de quarante blessés.
À l’École du Val-de-Grâce, les élèves de 3e5 ont été accueillis par le médecin-général Guillaume Pelée de Saint Maurice, Directeur de l’École du Val-de-Grâce, par le Chef de Cabinet du directeur, Bastien Gorse et par Olivier Farret, Médecin général inspecteur (2s), Président de l’Association des Amis du Musée du Service de santé des armées. Les élèves étaient honorés de participer à l’inauguration d’une exposition de photographies au Bâtiment de la Formation de l’École en présence de son Directeur. Ils se sont ensuite rendus dans la cour près du monument aux morts, « Dans les boues de la Somme », réalisé par le sculpteur aussi brancardier Gaston Broquet, dédié aux brancardiers du corps de santé militaire, confié au Val-de-Grâce le 23 mai 1922 par la Ville de Paris.
Monsieur Farret leur a dressé un panorama de l’histoire du musée et de la médecine militaire illustré par les tableaux et statuettes conservés, dont les fameux moulages en cire de gueules-cassées (effectuées directement sur les blessés), les maquettes en plâtre de Jean Larrivée. De nombreuses vitrines ont suscité des questions et commentaires dont celles sur les supports de lits et porte-brancards utilisées dans le train sanitaires improvisés durant la Première Guerre mondiale ; sur le casque maxillo-facial de Bercher et Ginestest permettant l’immobilisation correcte des fractures de la mandibule sans intervention chirurgicale ; sur la recherche en psychiatrie de guerre ; sur la voiture radiologique surnommée « Petite Curie » ….
Monsieur Farret nous a aussi présenté l’histoire du lieu, d’abord une abbaye voulu par Anne d’Autriche puis une école d’application du service de santé des armées.
Moment fort de l’ouverture de la Classe Défense, ces premières visites et le choix de leur temporalité ont permis aux élèves de mieux comprendre l’importance des cérémonies du 11 novembre et réfléchir à la question de la « mémoire ». Les élèves ont hâte de poursuivre les discussions avec l’École du Val-de-Grâce et découvrir les sections du musée consacrées à la seconde moitié du XXe siècle.
Mme Coquillard
